Dans le jargon policier, un “embrasement” désigne le moment
où, subitement, “une personne ou une situation échappe à
tout contrôle”. Et cet embrasement, c’est précisément
ce que nous préparent plusieurs militants de gauche et
anarchistes, qui se mobilisent à tout -va pour le Grand Soir
le 17 septembre. Leur objectif est apparemment d’importer
chez nous les soulèvements du “printemps arabe” et les
manifestations de masse à l’européenne. Plusieurs sites
Internet liés à ces événements appellent à des protestations
“pacifiques” contre le gouvernement et le monde des
affaires, et les noms de ces sites n’hésitent pas à employer
des termes comme “rage” et “révolution”.
Quel est leur but ? Franchement, peu importe. Les différentes causes qu’ils défendent sont toutes liées les unes aux autres. Vous n’avez que l’embarras du choix. Vous n’aimez pas la mondialisation ? Alors, ce mouvement protestataire est fait pour vous. Vous voulez arrêter les guerres ? Vous êtes contre le réchauffement climatique ? Vous pensez avoir droit à des aides sociales plus généreuses ? Vous avez passé l’année à jouer les casseurs aux quatre coins de la planète et maintenant vous êtes fauché ? Vous êtes au chômage et plutôt que de faire quelque chose de productif vous préférez vomir vos frustrations sur le reste du monde ? Vous détestez Wall Street et vous voulez que les banques soient gérées par l’Etat, que vous prétendez pourtant détester ? Vous voulez passer deux mois de camping pas cher dans un endroit bénéficiant d’une supersécurité ? Alors, c’est parfait. Viens avec nous, cher Camarade 2.0, et n’oublie pas ton iPad – on va tout faire péter et occuper Wall Street pendant deux mois. Tu pourras tweeter à cœur joie contre l’Etat.
L’un des sites Internet qui promeut l’événement tente de définir la feuille de route de la manière suivante : “Le 17 septembre, nous voulons voir 20 000 personnes envahir le sud de Manhattan, installer des tentes, des réchauds, des barricades pacifiques et occuper Wall Street pour quelques mois. Une fois sur place, nous répéterons notre simple et unique revendication dans une pluralité de voix et nous ne reculerons pas tant que cette requête n’aura été prise en compte. Comme nos frères et sœurs en Egypte, en Grèce, en Espagne et en Islande, nous avons l’intention d’utiliser la stratégie du printemps arabe de la mobilisation populaire pour restaurer la démocratie en Amérique. Nous encourageons également l’usage de la non-violence pour parvenir à nos fins et assurer au maximum la sécurité de tous les participants.” Quelle est cette étrange “revendication” unique, me demanderez-vous ? Ils l’ignorent tout autant que nous, mais, rassurez-vous, ils sont en train de faire un sondage et ils nous tiennent au courant.
Tenter de monter un campement réunissant 20 000 personnes dans l’un des quartiers les plus riches et les plus surveillés de la ville, avec la police new-yorkaise et les véhicules blindés qui patrouillent jour et nuit, c’est exactement ce qu’il faut faire quand on veut que les choses se déroulent dans une atmosphère pacifiée et non-violente. D’autres événements du même genre sont programmés en parallèle avec l’occupation de Wall Street et devraient s’alimenter les uns les autres comme ce fut le cas dernièrement en Europe. Un rassemblement est ainsi prévu à Los Angeles les 16 et 17 septembre et un autre à Washington le 6 octobre. Ces manifestations vont-elles aboutir à quelque chose ? J’en doute, même si plusieurs facteurs sont à prendre en compte. D’abord le fait que l’Amérique, à la différence du Royaume-Uni, par exemple, est un pays gigantesque, et cette immensité joue contre les manifestants. A moins que quelqu’un ne finance les voyages des protestataires, la logistique du mouvement risque d’être assez compliquée s’ils sont aussi fauchés qu’ils le disent. Et la situation a beau être mauvaise aux Etats-Unis, ce n’est pas l’Egypte ou la Tunisie. Auraient-ils oublié que c’est leur candidat, Barack Obama, qui est au pouvoir ? J’en ai bien l’impression. Sans doute le facteur le plus important sera-t-il la réaction des autorités et leur volonté de mettre en place ou non les mesures préventives nécessaires pour tuer le mouvement dans l’œuf et l’empêcher de prendre des proportions incontrôlables.
Quel est leur but ? Franchement, peu importe. Les différentes causes qu’ils défendent sont toutes liées les unes aux autres. Vous n’avez que l’embarras du choix. Vous n’aimez pas la mondialisation ? Alors, ce mouvement protestataire est fait pour vous. Vous voulez arrêter les guerres ? Vous êtes contre le réchauffement climatique ? Vous pensez avoir droit à des aides sociales plus généreuses ? Vous avez passé l’année à jouer les casseurs aux quatre coins de la planète et maintenant vous êtes fauché ? Vous êtes au chômage et plutôt que de faire quelque chose de productif vous préférez vomir vos frustrations sur le reste du monde ? Vous détestez Wall Street et vous voulez que les banques soient gérées par l’Etat, que vous prétendez pourtant détester ? Vous voulez passer deux mois de camping pas cher dans un endroit bénéficiant d’une supersécurité ? Alors, c’est parfait. Viens avec nous, cher Camarade 2.0, et n’oublie pas ton iPad – on va tout faire péter et occuper Wall Street pendant deux mois. Tu pourras tweeter à cœur joie contre l’Etat.
L’un des sites Internet qui promeut l’événement tente de définir la feuille de route de la manière suivante : “Le 17 septembre, nous voulons voir 20 000 personnes envahir le sud de Manhattan, installer des tentes, des réchauds, des barricades pacifiques et occuper Wall Street pour quelques mois. Une fois sur place, nous répéterons notre simple et unique revendication dans une pluralité de voix et nous ne reculerons pas tant que cette requête n’aura été prise en compte. Comme nos frères et sœurs en Egypte, en Grèce, en Espagne et en Islande, nous avons l’intention d’utiliser la stratégie du printemps arabe de la mobilisation populaire pour restaurer la démocratie en Amérique. Nous encourageons également l’usage de la non-violence pour parvenir à nos fins et assurer au maximum la sécurité de tous les participants.” Quelle est cette étrange “revendication” unique, me demanderez-vous ? Ils l’ignorent tout autant que nous, mais, rassurez-vous, ils sont en train de faire un sondage et ils nous tiennent au courant.
Tenter de monter un campement réunissant 20 000 personnes dans l’un des quartiers les plus riches et les plus surveillés de la ville, avec la police new-yorkaise et les véhicules blindés qui patrouillent jour et nuit, c’est exactement ce qu’il faut faire quand on veut que les choses se déroulent dans une atmosphère pacifiée et non-violente. D’autres événements du même genre sont programmés en parallèle avec l’occupation de Wall Street et devraient s’alimenter les uns les autres comme ce fut le cas dernièrement en Europe. Un rassemblement est ainsi prévu à Los Angeles les 16 et 17 septembre et un autre à Washington le 6 octobre. Ces manifestations vont-elles aboutir à quelque chose ? J’en doute, même si plusieurs facteurs sont à prendre en compte. D’abord le fait que l’Amérique, à la différence du Royaume-Uni, par exemple, est un pays gigantesque, et cette immensité joue contre les manifestants. A moins que quelqu’un ne finance les voyages des protestataires, la logistique du mouvement risque d’être assez compliquée s’ils sont aussi fauchés qu’ils le disent. Et la situation a beau être mauvaise aux Etats-Unis, ce n’est pas l’Egypte ou la Tunisie. Auraient-ils oublié que c’est leur candidat, Barack Obama, qui est au pouvoir ? J’en ai bien l’impression. Sans doute le facteur le plus important sera-t-il la réaction des autorités et leur volonté de mettre en place ou non les mesures préventives nécessaires pour tuer le mouvement dans l’œuf et l’empêcher de prendre des proportions incontrôlables.